Enquête 2015 sur les visites-conseils

Le CRPF propose des visites-conseils dans le cadre de l'animation du site Sologne depuis 2010. Cette rencontre avec un spécialiste des milieux naturels satisfait l’immense majorité de ceux qui l’ont expérimentée et suscite l’envie d’agir pour la biodiversité. C’est ce qui ressort de l’enquête réalisée au printemps dernier auprès des propriétaires forestiers bénéficiaires. Le taux de réponse de 65 % (81 réponses reçues) est d'ailleurs exceptionnel. Voici donc des résultats encourageants en matière de sensibilisation à l’environnement.

 

Des propriétaires satisfaits !

  • 90 % ont fait savoir qu’ils étaient satisfaits à très satisfaits par les visites-conseils.
  • 82 % estiment mieux comprendre le dispositif Natura 2000 suite à la rencontre. Les visites ont donc eu l’avantage d'expliquer une démarche qui suscite encore parfois la peur.
  • 74 % déclarent mieux connaître leur patrimoine naturel et plus de la moitié considère que les conseils apportés constituent une aide à la gestion durable.
  • 41 % jugent que leurs pratiques avant la visite étaient plutôt moyennes à défavorables pour la biodiversité.

 

Propriétaire forestier bénéficiant d'une visite-conseil Natura 2000 sur sa propriété (CRPF-IFC / L. BOUGUET - 2014).

 

Des changements dans la gestion courante.

57 % ont déclaré avoir changé certaines pratiques, même en l’absence d’enjeux forts identifiés sur leur territoire. Il s’agit pour l’essentiel de gestes simples, préconisés par la charte Natura 2000 Sologne. Ainsi, les propriétaires disent porter une attention accrue sur :

  • le maintien d’arbres sénescents,

  • la veille sur les principales espèces exotiques envahissantes,

  • le gyrobroyage tardif des allées forestières et des prairies,

  • l’entretien de certaines parcelles par la fauche ou le gyrobroyage,

  • le maintien des lierres sur les troncs, un acte important pour les insectes pollinisateurs et qui ne nuit absolument pas aux arbres.

Hormis ces mesures générales, une part importante des propriétaires agit de façon plus ciblée encore lorsqu’un habitat d’intérêt communautaire (HIC) est signalé.

 

Habitats d’intérêt européen : les propriétaires se sentent investis d’une responsabilité.

Entre 2010 et 2014, plus de la moitié des propriétés visitées présentaient au moins un habitat d’intérêt européen. De faibles superficies et disséminés, certains milieux sont parfois assez fréquents, à l’image des formations rattachées aux prairies mésophiles de fauche ou à certaines landes. D’autres, comme les tourbières, le sont beaucoup moins.

  • 90 % des détenteurs d'HIC disent se sentir investis d’une responsabilité quant à leur préservation.
  • Ils sont 46 % à avoir réalisé au moins un entretien annuel à triennal, sans aide financière. Pour un coût supérieur à 500 € dans presque 40 % des cas. Il s’agit essentiellement de travaux de gyrobroyage, de coupes d’arbres dans des landes, ou de curages légers de mares et fossés.
  • Dans 40 % des cas ces opérations ont été initiées suite au conseil.
  • 20 % des détenteurs d’HIC déclarent même avoir entrepris volontairement des actions de restauration. Dans 50 % des cas ces travaux ont eu un coût supérieur à 1 000 €, pour des surfaces souvent inférieures à l’hectare. Les milieux concernés sont principalement des landes sèches ou humides et des bordures d’étang.

Tous disent voir dans ces travaux un intérêt pour les générations futures, 93 % y voient un intérêt patrimonial et 59 % un intérêt cynégétique.

La moitié de ceux qui n’ont rien fait sur la période (un tiers des propriétaires d’HIC) considèrent que les milieux se maintiennent tout seuls et qu’il n’est pas nécessaire de les entretenir. C’est pourtant loin d’être le cas surtout lorsqu'une dynamique d’enfrichement est observée. Les autres justifient également leur inaction par un manque de moyens.

 

Une fois informés et sensibilisés, les propriétaires agissent donc volontiers, surtout lorsque les intérêts patrimoniaux, cynégétiques et écologiques se rejoignent. Le contrat Natura 2000, outil mobilisé par 10 propriétaires forestiers en 5 ans, serait d’ailleurs prêt à être utilisé par 20 % des détenteurs d’HIC.

Par ailleurs, il semble primordial de faire prendre conscience, lors des rencontres, de la disparition rapide des milieux ouverts et de ses impacts négatifs sur le paysage et la biodiversité. L’activité de conseil, pilier de l’animation Natura 2000 Sologne va donc s’enrichir de ces premiers retours d’expérience.